LES CAVALIERS : Joseph KESSEL
(avis de Michelle)
Un roman très rude, dans un territoire aux paysages
aussi tourmentés et difficiles que ses habitants. Y sont valorisés l'honneur, la virilité, la force de caractère et physique.
Les inimitiés comme les amitiés sont éternelles, ou presque.
A travers le jeu du Bouskachi, l’auteur nous décrit l'Afghanistan de l'intérieur, ses beautés et ses laideurs, de peuples nomades en sédentaires, le pays et ses dures conditions de vie qui ont imprimé leurs marques dans le caractère des hommes.
A travers le jeu du Bouskachi, l’auteur nous décrit l'Afghanistan de l'intérieur, ses beautés et ses laideurs, de peuples nomades en sédentaires, le pays et ses dures conditions de vie qui ont imprimé leurs marques dans le caractère des hommes.
Car c’est bien cela
qui est mis en exergue dans ce livre… LES
HOMMES.
Mon
impression personnelle :
C’est un livre d’homme, fait pour les hommes. Un monde brutal
et sauvage.
Les femmes n’y ont aucune place. La seule dont on parle :
partagée entre l’humilité et l’ambition,
fait partie d’une ethnie qui ne compte
pas. Elle est traitée comme une moins
que rien, et ne sert qu’à assouvir le
bon plaisir de chacun des antagonistes.
D’autres femmes apparaissent fugitivement dans l’histoire bien sûr : l’Occidentale aux
bras nus, face à laquelle le regard se détourne, l’infirmière impudique que
l’on fuit au plus profond de la nuit, la belle Pachtou juchée sur son immense
chameau, que l’on refuse de regarder parce qu’une femme n’a pas sa place aux
commandes, la vieille femme, enfin, sur le point de mourir et à qui l’on daigne
faire l’aumône d’une dernière visite.
Mais les femmes ne font que passer.
Ainsi qu’en décident LES HOMMES
encore aujourd’hui la femme reste :
-
« une
effacée de l’existence. »
Je trouve également un peu dommage que toute
l’histoire tourne autour de ce jeu stupide et cruel de « Bouskachi » :
« Une carcasse décapitée, traditionnellement celle
d’une chèvre
(mais ce peut aussi être un mouton ou un veau), est lancée sur le sol au milieu d’un cercle des cavaliers. Dans le passé, le
cadavre d'un ennemi tué au combat pouvait également être utilisé. Au signal,
les cavaliers se ruent vers la carcasse et tentent de la ramasser, tâche qui à
elle seule nécessite une grande force. Pour compter un but, le cavalier muni de
la carcasse devait, à l'origine, galoper vers un but souvent à plus de deux
kilomètres au travers des adversaires armés de fouets, puis rapporter la
carcasse au point de départ. De nos jours, il faut plus simplement atteindre
une zone déterminée. Les chevaux employés pour ce jeu subissent un entraînement spécial
et coûtent très cher. »
CONCLUSION :
Ce roman reste néanmoins un très bel ouvrage d’écriture,
facile à lire et riche en descriptions ou détails géographiques et culturels. Une histoire pleine de richesse et
d’événements. Il a su nous faire voyager dans un pays qui, malheureusement, est
maintenant le théâtre d’événements tout aussi
spectaculaires mais bien plus dramatiques.
Citation
d’une critique :
On aime les personnages autant qu’on
les hait. Rien n’est en demi-teinte, les portraits sont aussi tranchants que
les poignards afghans, les rapports humains sont aussi durs que les combats
d’animaux qu’affectionne Ouroz, déchiré d’orgueil, que nous accompagnons dans
sa longue traversée de l’enfer. Les flots de rage et d’amour perdent toute mesure, tout contrôle, toute nuance. La
quête de la paix emmène sans cesse les personnages au bord d’un abîme sans
fond, où la tentation de sombrer dans la violence la plus abjecte est là, la
quête de la sagesse les jette vers des gouffres torturés de folie, la quête de
l’amour les conduit vers les actes les plus criminels…
Et pourtant, on les aime, ces personnages, on les admire,
ils nous fascinent… Et on garde au cœur, jusqu’à la dernière page, l’espoir
qu’enfin ils trouvent la paix.
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