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mardi 2 avril 2013

Les Cavaliers de Joseph Kessel


LES CAVALIERS : Joseph KESSEL (avis de Michelle)


Un roman très rude, dans un territoire aux paysages aussi  tourmentés  et difficiles que  ses habitants. Y sont valorisés l'honneur,  la virilité, la force de caractère et physique. Les inimitiés comme les amitiés sont éternelles, ou presque.
A travers le jeu du Bouskachi,
l’auteur   nous décrit  l'Afghanistan de l'intérieur, ses beautés et ses laideurs, de peuples nomades en sédentaires, le pays et ses dures conditions de vie  qui ont imprimé leurs marques dans le caractère des hommes.

 Car c’est bien cela qui est mis en exergue dans ce livre… LES HOMMES.

Mon impression  personnelle :

C’est un livre d’homme, fait pour les hommes. Un monde brutal et sauvage.

Les femmes n’y ont aucune place. La seule dont on parle : partagée  entre l’humilité et l’ambition, fait partie d’une ethnie  qui ne compte pas.  Elle est traitée comme une moins que rien, et  ne sert qu’à assouvir le bon plaisir de chacun des antagonistes.  D’autres femmes apparaissent fugitivement dans  l’histoire bien sûr : l’Occidentale aux bras nus, face à laquelle le regard se détourne, l’infirmière impudique que l’on fuit au plus profond de la nuit, la belle Pachtou juchée sur son immense chameau, que l’on refuse de regarder parce qu’une femme n’a pas sa place aux commandes, la vieille femme, enfin, sur le point de mourir et à qui l’on daigne faire l’aumône d’une dernière visite.

Mais les femmes ne font que passer.

Ainsi qu’en décident   LES HOMMES  encore aujourd’hui la femme reste :

-          « une  effacée de l’existence. »

Je trouve également un peu dommage  que toute l’histoire tourne autour  de ce  jeu stupide et cruel  de « Bouskachi » :

« Une carcasse décapitée, traditionnellement celle d’une chèvre (mais ce peut aussi être un mouton ou un veau), est lancée sur le sol au milieu d’un  cercle des cavaliers. Dans le passé, le cadavre d'un ennemi tué au combat pouvait également être utilisé. Au signal, les cavaliers se ruent vers la carcasse et tentent de la ramasser, tâche qui à elle seule nécessite une grande force. Pour compter un but, le cavalier muni de la carcasse devait, à l'origine, galoper vers un but souvent à plus de deux kilomètres au travers des adversaires armés de fouets, puis rapporter la carcasse au point de départ. De nos jours, il faut plus simplement atteindre une zone déterminée. Les chevaux employés pour ce jeu subissent un entraînement spécial et coûtent très cher. »

CONCLUSION :

Ce roman reste néanmoins un très bel ouvrage d’écriture, facile à lire et riche en descriptions  ou détails géographiques et culturels.  Une histoire pleine de richesse et d’événements. Il a su nous faire voyager dans un pays qui, malheureusement, est maintenant le  théâtre d’événements tout aussi spectaculaires mais bien plus dramatiques.

Citation d’une critique :

 On aime les personnages autant qu’on les hait. Rien n’est en demi-teinte, les portraits sont aussi tranchants que les poignards afghans, les rapports humains sont aussi durs que les combats d’animaux qu’affectionne Ouroz, déchiré d’orgueil, que nous accompagnons dans sa longue traversée de l’enfer. Les flots de rage et d’amour perdent  toute mesure, tout contrôle, toute nuance. La quête de la paix emmène sans cesse les personnages au bord d’un abîme sans fond, où la tentation de sombrer dans la violence la plus abjecte est là, la quête de la sagesse les jette vers des gouffres torturés de folie, la quête de l’amour les conduit vers les actes les plus criminels…

Et pourtant, on les aime, ces personnages, on les admire, ils nous fascinent… Et on garde au cœur, jusqu’à la dernière page, l’espoir qu’enfin ils trouvent la paix.

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