Se réunit une fois par mois environ autour d'un livre ou d'un auteur. Soirées à thème, sorties, invitation d'auteurs...

dimanche 29 décembre 2013

Auberge espagnole du 14 janvier 2014



Autour de bons petits plats préparés avec amour par chacun et chacune, la soirée a été riche en échange autour du livre de Barbara Constantine.





Jacques, Corinne et Marie-Claude 



 Christiane, Denise et Nicole



Evelyne, Geneviève et Marie-Thérèse



François et Maÿlis


Marie-Claude, Jacqueline et Marie-Hélène


 
 
Michelle et Sabine



mardi 10 décembre 2013

Flaubert par Jacqueline




Chacun de nous a lu une œuvre différente de G.Flaubert : Salambô, l'Éducation sentimentale, Trois contes, Bouvard et Pécuchet, ou la plus connue, Madame Bovary. Mais dans chacune d'elles (sauf, peut-être dans Salambô) nous avons retrouvé la même analyse de la vie de la petite bourgeoisie rurale et commerçante du XIXème siècle finissant. Une vie à la fois étriquée et prétentieuse. Étriquée parce que ces bourgeois n'ont, le plus souvent qu'une culture de façade qu'ils déguisent derrière leur bien-être matériel, et prétentieuse parce que leur argent leur permet un confort qu'ils étalent volontiers (riches demeures avec domestiques, soirées mondaines où l'on mange et boit copieusement, toilettes élégantes des dames...) Ils prétendent être les moteurs de la modernité. Ainsi, dans Mme Bovary, le pharmacien se hasarde à une opération "sensationnelle" sur un domestique légèrement handicapé qui devient impotent. Et le médecin (époux d'Emma) exerce la médecine, alors qu'il n'a jamais obtenu son diplôme.....
Les romans de G.Flaubert sont toujours des portraits à charge contre la petite bourgeoisie normande qu'il connait bien et déteste.
Mme Bovary est le portrait type de la femme de ce milieu. Élevée dans une pension catholique où on lui a inculqué les devoirs d'une bonne épouse, future mère, et les obligations d'une maîtresse de maison, elle y a aussi acquis quelques notions artistiques (musique peinture, broderie) et une grande connaissance du "savoir-vivre (du savoir-recevoir)Elle a conscience d'avoir une certaine supériorité sur les petits propriétaires terriens, souvent médiocres. Mais, dans ce milieu, c'est l'ARGENT qui décide, et ses parents ne pourront lui offrir une dot estimable. Elle devra donc accepter d'épouser ce brave Charles, médecin de campagne, qui, aussi fruste qu'il soit lui apportera la sécurité matérielle, enrichie d'un amour inconditionnel, ébloui qu'il est par la beauté de cette jeune femme élégante. Au milieu de ces gens médiocres, il ne faudra pas longtemps à Emma pour s'ennuyer et rêver d'une autre vie. Un de ses rêves : aller au théâtre à Rouen!!!!!!!!
Rodolphe, lui, ce coureur de jupons, sans scrupules, lui fait croire à une autre vie, et à un amour plus "romantique". A une certaine liberté aussi !... Et peu à peu, elle ira, de laisser-aller en compromissions pour vivre "une autre vie". Et, bien sûr, on exploitera sa naïveté, on piétinera son rêve, et on lui en fera porter toute la responsabilité.
Le roman "Mme Bovary créa un scandale à sa parution en 1857, une époque où l'homme pouvait s'amuser en toute impunité avec toutes les "gourgandines" qu'il voulait mais où une femme était "déshonorée" de se laisser aller même à un grand amour partagé, hors du foyer conjugal!
Même si toutes ces idées préconçues à l'égard de la femme n'ont pas totalement disparu à notre époque (Non, non!...) les romans de G.Flaubert nous intéressent en tant que témoignage historique et HUMAIN.A travers ses tableaux vivants des paysages, des villes, les peintures scrupuleuses de sa région, des mœurs de la société, nous pouvons nous reporter à son époque. Une époque où la vie quotidienne n'est pas facile, sans grand confort, où le moindre déplacement se fait grâce aux chevaux, où la "transmission" se fait surtout par le "bouche à oreille". Quel enfermement pour ces gens qui rêvent de progrès !!!!!
Quelles que soient les raisons qui motivent notre intérêt pour l'œuvre de G.Flaubert,il y en a UNE qui est indiscutable : le très beau langage de l'auteur. Un raffinement de la langue française, doublé d'une dose d'humour.
Je pense que chacun peut trouver une raison de lire G.Flaubert.

Jacqueline