Se réunit une fois par mois environ autour d'un livre ou d'un auteur. Soirées à thème, sorties, invitation d'auteurs...

mardi 2 avril 2019

Yann Queffelec



 Le thème de la mer a servi de décor à notre auberge espagnole du 19 février 2019 consacrée au breton Yann Queffelec, fils de l’écrivain très connu Henri  Queffelec ;  
Yann Q. est né en 1949 à Paris, sa mère jouait  du piano, sa 1ère femme, Brigitte Engerer, était  une pianiste renommée et  sa sœur Anne l’est également.
Amoureux de la mer et de sa Bretagne, il fut moniteur de voile et a navigué avec Eric Tabarly dont il a écrit une biographie.
Sa carrière d’écrivain débute à 32 ans par une biographie de Béla Bartok,  à 36 ans, il reçoit le Goncourt pour ‘’Les noces barbares ‘’(1985) qui a été porté au cinéma.
Ont suivi de nombreux romans dont : ‘’le piano de ma mère’’, ’’L’homme de ma vie’’ paru en 2015 consacré à son père  ’’L’ennemi dans la peau ‘’en 2017.
Il a aussi écrit pour des chanteurs et a composé des poèmes.
Bien que moins nombreux que d’habitude, les lectures étaient variées :
-Evelyne et Marie-Claude C. ont lu ‘’Les noces barbares ‘’ : le jeune Ludo né d’une mère très jeune (13 ans !) vit chez ses  grands -parents, séquestré au grenier, puis en institution pour débiles légers d’où il s’enfuit.
Sa mère le retrouve enfin dans un vieux bateau ou il vit en sauvage  et lui annonce son prochain mariage, il ne peut supporter qu’elle appartienne à un autre et l’étrangle avant de se jeter avec elle dans la mer.
Ces deux lectrices ont apprécié le style de l’auteur malgré le sujet tragique de l’histoire
Marie-Claude a relevé l’opposition entre les deux termes du titre, noces et barbares.
-Thérèse nous a présenté :’’Bretagne, le soleil se lève à l’ouest ‘’ dans lequel l’auteur relate ses souvenirs d’enfance et décrit très bien les paysages bretons.
- Marie-Rose a lu ‘’Ma 1ère femme’’ qui est en fait la mère de Yann Q., et qui a dû renoncer à une carrière de pianiste pour élever ses quatre enfants ; il lui rend hommage dans ‘’Le piano de ma mère’’ comme l’a fait Romain Gary dans ‘’la promesse de l’aube’’.
A la différence de son mari, la mère de Yann croyait en son fils qui voulait devenir écrivain.
-Jacqueline nous a présenté ’’Le recteur de l’île de Sein’’ écrit par Henri Queffelec, son père ; selon son expression, c’est un roman brutal mais poétique.
-Nicole a lu sa dernière œuvre : ‘’naissance d’un Goncourt’’(2018) car elle a connu l’éditrice Françoise Verny devenue une grande amie de yann Q., et dont il fait le portrait dans ce livre.
Elle lui avait dit en 1979 : ’’ Toi, tu as une gueule d’écrivain’’ ; c’est elle qui l’a alors fait connaître.
-Anne et Marie- Hélène ont lu ‘L’homme de ma vie’’ : ce livre auto biographique est le récit de la relation très difficile entre Yann et son père Henri.
‘’tu peux tempêter, papa, me brûler au feu de tes yeux ,  un jour ,je deviendrai toi ; toi et personne d’autre, et surtout pas moi’’ en réponse à ce que son père lui avait dit un jour, enfant : ‘’Toi ,je crois que tu t’es trompé de famille ‘’,ce qui l’avait blessé à mort .
Il semble que ce livre a été un besoin ,nécessaire, pour apaiser cette douleur de l’enfance, être rejeté par son père.
Il faut reconnaître la grande richesse de vocabulaire utilisé par l’auteur ainsi que l’humour qui allège un peu la gravité du sujet.
Cette soirée a été appréciée par tous autant du point de vue culturel que gustatif.
Et un grand merci à Carine que nous avons fait veiller un peu tard.

                                  


''La tête en friche'' de Marie -Sabine Roger à la résidence des 13 vents ( 12/02/2019)


Nous avons retrouvé avec plaisir les lecteurs de la résidence ‘’Les 13 vents’’ auxquels se sont ajoutées de nouvelles personnes.
C’est ‘’La tête en friche ‘’de Marie-Sabine Roger qui était le sujet de notre rencontre.
Michelle, une de nos lectrices, l’a bien connue.
Elle est née à Bordeaux en 1957 et est mère de trois enfants.
Institutrice durant une dizaine d’années, elle se consacre ensuite à l’écriture ; ce qui lui a valu de nombreux prix dont celui des lycéens allemands en 2011 pour ‘’La tête en friche ‘’porté à l’écran par Jean Becker ,avec Gérard Depardieu et Gisèle Casadesus, admirables dans ces deux rôles .
‘’Bon rétablissement ‘’a obtenu le prix de l’Express en 2012.
Certains de ses écrits sont destinés aux enfants et aux adolescents :’’les Tartines au Ket-cheupe’’ et ‘’Le quatrième soupirail’’.
Ses romans plein d’originalité et d’humanisme nous offrent des personnages hauts en couleurs.
Elle traite de sujets graves avec verve et humour comme dans ‘’La tête en friche’’ et ‘’Trente- six chandelles ‘’.
La veille de notre rencontre, les résidents ont pu compléter leur lecture par le film de J. Becker présenté par Aline, leur animatrice.
Cette histoire : c’est la rencontre entre Germain, la quarantaine, né de père inconnu et d’une mère qui ne le désirait pas, très frustre et sans véritable éducation  et Marguerite, vieille dame de 85 ans , raffinée et très cultivée .
C’est grâce aux pigeons du square qu’ils font connaissance, elle vient les nourrir et lui vient les compter ; ils se retrouvent ainsi tous les jours sur le même banc et de là va naître une grande amitié.
Marguerite lui fait découvrir le plaisir de la lecture en lui lisant des extraits de livres  qu’elle aime mais aussi en tenant compte de ses goûts : ‘’La peste’’ de Camus, ‘’la promesse de l’aube ‘’de Romain Gary, ’’Le vieux qui lisait des romans d’amour ‘’ de Luis Sepulveda, ’’ L’enfant de la haute mer ‘’ de Supervielle.
Jamais elle ne se moque de son inculture mais au contraire le valorise ; elle lui offre même un dictionnaire.
Germain ,malgré son manque d’éduction ,a certaines connaissances et beaucoup de bon sens ,il a un potager qu’il cultive avec amour et Marguerite ,elle, l’aide à le cultiver lui ,qui a ‘’la tête en friche .
Annette sa compagne, l’encourage dans son apprentissage de la lecture et leur amour se concrétisera dans l’enfant qu’elle attend.
L’amitié a une place importante dans sa vie : il retrouve ses copains au café ‘’chez Francine’’, ce qui compense le manque d’amour maternel et l’amitié de Marguerite le fait grandir et retrouver sa dignité d’homme à part entière ; ils se sont adoptés.
Le contraste de langage entre Germain et Marguerite est très drôle, l’humour de MSR a été très apprécié par les lecteurs, malgré quelques expressions de Germain qui ont choqué des personnes âgées.
Lire du même auteur :’’Trente-six chandelles’’ et ‘’vivement l’avenir’’
Comme chaque fois, à la fin de la rencontre, nous avons partagé un bon goûter.
Le 7 mai, c’est autour des œuvres de Colette que nous nous réunirons.
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