Se réunit une fois par mois environ autour d'un livre ou d'un auteur. Soirées à thème, sorties, invitation d'auteurs...

samedi 27 juin 2020

LE JAPON




Pour notre soirée japonaise, janvier 2020, nous avons été accueillis par Anne, notre geisha d’un soir, vêtue d’un kimono et d’une coiffure noire à petites tresses.

Cette ambiance nipponne fut agrémentée d’objets, d’estampes et parmi  les plats apportés, des  ‘’dorayakis’’ réalisés selon la recette des ‘’Délices de Tokyo’’.Nous avons voyagé à travers le Japon grâce au très bel album photos en scrapbooking  de Michelle, une projection de photos nous a fait découvrir quelques traditions de ce pays  comme la fête des cerisiers en fleurs (Sakura), l’art floral (Ikebana), différents kimonos, obis (nœuds), chaussures (getas, okobos ).

La littérature japonaise étant très riche, nous avons pu lire des œuvres très variées, toujours poétiques comme : Le ruban d’Ogawa Ito , Les délices de Tokyo de Durian Sukegawa, Des hommes sans femmes haruki  Murakami, Dojoji et autres nouvelles de Yukio Mishima, qui explore toutes les facettes d’un Japon mythique  entre légende et tradition, univers des geishas mais aussi des samouraïs.



LES DELICES DE TOKYO 

Durian SUKEGAWA né en 1962, scénariste, romancier, poète, artiste de rue. En 1990, il crée l’association des poètes qui hurlent, un groupe de punk-rock déclamant de la poésie contemporaine.

En 1995/2000, il anime sur une radio nationale une émission nocturne plébiscitée par les collégiens et les lycéens.

Les Délices de Tokyo est l’histoire de Sentarô, un pâtissier japonais qui exerce son métier sans grande passion pour rembourser des dettes contractées après un séjour en prison. Chaque jour, il ouvre sa petite échoppe et prépare des dorayaki, sortes de petites crêpes japonaises fourrées d’une pâte sucrée de haricots rouges. Mais les ingrédients que Sentarô utilise sont industriels, ses crêpes manquent de goût, et sa petite affaire vivote tant bien que mal. Un jour, une vieille dame du nom de Tokue se présente pour lui offrir ses talents de pâtissière et lui fait goûter de la pâte de haricots qu’elle a faite  et qu’il trouve délicieuse. Elle lui précise qu’elle a une expérience de 50 ans en cuisine , qu’elle a envie de travailler et que la somme qu’il lui propose lui convient. Sentarô refuse dans un premier temps, mais il finit par accepter de l’embaucher, malgré un étrange pressentiment face à cette vieille femme aux mains difformes. Lorsqu’un jour, pendant l’absence de Sentarô, c’est Tokue qui prépare et vend les pâtisseries. En dépit de son infirmité, Tokue révèle des dons inégalés pour préparer la pâte de haricots rouges, et bientôt les clients affluent dans la pâtisserie. Parmi eux se trouve Wakana, une lycéenne curieuse qui va se prendre d’amitié pour Sentarô et Tokue. Le trio vit des moments heureux dans la petite boutique. La propriétaire du magasin demande à Santarô de se séparer de cette vieille femme victime, peut-être de la lèpre. Mystérieusement Tokue va disparaitre.

Sentarô et Wakana comprendrons peu à peu que cette vieille dame a été enfermée toute sa jeunesse dans un sanatorium puis s’est  battue avec d’autres lépreux  pour faire  abroger la loi qui les maintenait enfermés après leur guérison.

Sentarô confie à Tokue qu’il voulait être écrivain et après avoir fait de la prison, il est devenu gérant de cette pâtisserie,  son rêve de devenir écrivain, s’étant envolé.



Les personnages principaux du roman, ont tous les trois vécu des expériences douloureuses comme la maladie, la prison ou l’isolement.

Au début du livre, les personnages gardent une part d’ombre et au fur et à mesure leur personnalité et leur histoire nous sont dévoilées.

Tokue est une belle personne, très bien interprétée dans le film de Naomi  Tawase comme les autres  personnages avec beaucoup de sensibilité.

L’histoire est émouvante, elle nous met les sens en éveil et rend bien la magie des cerisiers en fleurs.

Style

Très agréable à lire, dépaysant, écriture fluide, dommage que la traduction des dialogues soit trop simpliste au reste de l’œuvre,  la magie est magnifiquement adaptée par le film.

contexte

L’histoire se passe dans un petit quartier de Tokyo à la fois bruyant et silencieux, les gens y sont disciplinés, aimables,  polis, on y parle des souffrances  (tremblements de terre, guerre, lèpre).





Julie Otsuka est née d'une mère américaine d'origine japonaise et d'un père japonais  à  Palo Alto, en Californie le 15 mai 1962. Aujourd’hui, elle vit à New York.

En 1984, elle fait ses études supérieures à l'université de Yale où elle a été diplômée en art (peinture et sculpture).

Julie Otsuka a commencé par la peinture. Elle a peint beaucoup, "de façon libre et inconsciente" dit-elle, jusqu'au moment où elle s'est inscrite à l'université pour poursuivre des études dans cette discipline. Et là, la pression et l'obligation de produire beaucoup et selon certains critères l'ont coupée de son inspiration et elle a abandonné ses études et la peinture. Influencée par des auteurs comme Duras et Annie Ernaux, elle  se consacrera à l'écriture.

Inspirée de son histoire familiale, Quand l'empereur était un dieu  est son premier roman.

En 2012, son second roman Certaines n’avaient jamais vu la mer a reçu le PEN / Faulkner Award for fiction et le prix Femina étranger.

 RESUME DU LIVRE

Ce deuxième livre  est un récit bouleversant sur l’exil de milliers de jeunes Japonaises, parties au début du siècle dernier, épouser leurs compatriotes déjà installés en Californie.

L’intrigue de Certaines n’avaient jamais vu la mer se déroule essentiellement avant la Seconde guerre mondiale. Des milliers de jeunes Japonaises s’étaient alors mariées par correspondance avec leurs compatriotes établis aux Etats-Unis. De leur futur époux, Fumiko, Hanako ou Miyoshi ne connaissent qu’une photo,  qu’elles regardent avec espoir et elles angoissent sur le paquebot qui les emporte vers l’Amérique, le pays des géants. «Bienvenue, mesdemoiselles japonaises !», proclamait un guide édité à leur intention.

Avec leurs kimonos, leurs sandales et leurs longs cheveux noirs, ce sont des jeunes filles innocentes qui rêvent d’un monde meilleur. «Sur le bateau, nous étions presque toutes vierges», dit l’une d’entre elles. A l’arrivée, ces exilées découvrent des maris  misérables, qui travaillent comme des forçats dans les champs ou dans les blanchisseries des villes californiennes. Puis c’est la nuit de noces avec un inconnu.

Plutôt que de raconter le parcours d’une de ces femmes, elle parle de leur histoire à toutes, emploie la première personne du pluriel, faisant de la somme de toutes ces vies une tragédie humaine bouleversante, emblématique de l’exil et d’une tromperie collective. Julie Otsuka raconte aussi la nostalgie du pays natal, le regard des Blancs et celui, des décennies plus tard, de leurs enfants devenus de vrais petits Américains.

Puis c’est un second exode, sur le sol américain, lorsque le Japon déclare la guerre aux Etats-Unis. C’est le temps de l’internement dans les camps. Dans un chapitre final, la romancière boucle son très beau livre en reparlant de ce sujet trop longtemps demeuré tabou.

La plus jeune a douze ans et la plus âgée trente sept ans. La plupart d’entre elles sont de petites paysannes que leur famille ne peut entretenir. Plutôt que d’être vendues comme geishas, elles ont accepté d’épouser des compatriotes, partis travailler sur la côte ouest des Etats-Unis. Elles n’ont vu d’eux que des photos, envoyées au pays, photos bien loin d’être fidèles aux modèles. Sur le bateau, elles s’imaginent arriver dans un pays de cocagne. Ces « picture brides », mariées de papier, vont déchanter en une nuit. Récupérées par des hommes frustres, pauvres, brutaux, elles deviendront esclaves domestiques et rempliront les tâches les plus ingrates afin que leurs enfants, qui naîtront américains, aient une vie meilleure.
Ce n'est pas un roman historique, mais un roman dans l'Histoire. Sur un sujet tabou aux Etats-Unis, le déplacement et l'internement de quelque 120 000 Japonais, en 1942, après l'attaque, le 7 décembre 1941, par l'aéronavale japonaise, de la base américaine de Pearl Harbor. .

STYLE    
 Un ouvrage d'une richesse exceptionnelle malgré le style  rébarbatif. A lire jusqu'au bout,  (on peut de temps en temps interrompre la lecture, vaquer à d'autres occupations avant d'y revenir), même si, à la fin, on reste sur sa faim concernant le sort de ces Japonais. Connaissant l'existence des camps d'émigrés japonais sur le sol américain, à la suite du bombardement de Pearl Harbour, ce livre m'a apporté  la perception des femmes japonaises,  victimes à double titre : de la vie de semi-esclaves qui les attend aux EU, puis de leur traitement, avec leurs proches, comme "ennemis de l'intérieur".  A travers ce récit, on comprend mieux la place des femmes dans la société japonaise de l'époque (ce qui les a poussées à s'expatrier par exemple), au sein des familles (une fois mariées), certaines différences entre la culture japonaise et notre culture occidentale (comme l'attitude face à la discrimination), etc.
 C’est une écriture très fragmentée, l'impression de lire un listing pas très agréable. J'ai donc eu une impression positive sur le fond, mais plutôt négative sur la forme.  
Je rajouterai qu'il faut un talent certain pour dépeindre l'abnégation et l'optimisme du désespoir, de ces femmes qui rappellent le flux et le reflux sans fin des vagues de cette mer que certaines n'avaient jamais vue.

Michelle nous raconte KYOTO, un séjour qu’elle a vécu.

Kyoto ou Kyōto Écouter (京都市Kyōto-shi, littéralement « ville capitale ») 



Est une ville japonaise de la région du Kansai, au centre de Honshū. Elle fut de 794 à 1868 la capitale impériale du Japon, sous le nom de Heian-kyō  Capitale de la paix et de la tranquillité.

Elle est aujourd'hui, avec ses palais impériaux, ses milliers de sanctuaires shinto de temples bouddhistes et ses maisons en bois traditionnelles, le cœur culturel et religieux du pays.

 La ville est aussi la capitale de la préfecture de Kyoto ainsi que l'une des grandes villes de la zone métropolitaine Keihanshin (Osaka-Kobe-Kyoto). Sa population est de 1,46 million d'habitants (estimations 2019).

Kyoto est divisée en onze arrondissements :


Ce sont des divisions municipales disposant d'un bureau municipal mais elles ne sont pas, comme c'est le cas à Tokyo, dirigées par un conseil.

Sa renommée vient également de ses traditions comme la cuisine kaiseki, repas composé de plusieurs plats étudiés, et du district de Gion, le quartier des geishas (femmes proposant des prestations de divertissement).

La population de Kyoto parle un dialecte appelé le kyōto-ben, une version du kansai-ben. Mais il existe aussi des mots typiques de certains quartiers et le kyōto-ben est souvent assimilé au dialecte utilisé dans le célèbre quartier de Gion, par les geiko (équivalentes aux geishas, mais cette appellation-là est traditionnellement utilisée à Kyoto, ou dans la région Ouest du Japon) et les maiko, les apprenties des geiko, notamment.

Il est possible de parcourir à Kyoto le chemin de la philosophie, chemin qu'empruntait le philosophe KitarōNishida tous les jours, afin de méditer.

Épargnée par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, Kyoto échappa de peu à la destruction atomique, car la ville figurait en tête des cibles désignées par le comité des objectifs américain.

 La ville fut finalement rejetée à la suite de l'intervention du secrétaire de la Guerre des États-Unis Henry Lewis Stimson et de conseillers, dont le Français Serge Elisseeff, qui connaissaient la richesse culturelle de la ville, et estimèrent que sa destruction serait un obstacle grave à une réconciliation ultérieure avec le Japon.

Les monuments historiques de l'ancienne Kyoto (villes de Kyoto, Uji et Ōtsu) ont été inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco en 1994. En 1997, Kyoto accueillit la conférence qui donna naissance au Protocole de Kyoto.



Article à lire ci-dessous :

Le monument de la paix des enfants.docx

Article à  lire ci-dessous

Analyse du livre KYOTO KAWABATA YASUNARI.docx







Le haïku est un poème très court de trois vers,
le premier de cinq syllabes, le deuxième de sept syllabes,
et de dernier de cinq syllabes, soit dix-sept syllabes en tout.
C'est le poète Bashô (1644-1694) qui illustra ce genre avec la plus grande maîtrise.


  Furuike ya (une vieille mare)                               

 Kawazu tobikomu  (une grenouille plonge)                             

 Mizu no oto (l’eau se brise)