Se réunit une fois par mois environ autour d'un livre ou d'un auteur. Soirées à thème, sorties, invitation d'auteurs...

mardi 28 avril 2015

Dans les pays nordiques avec Sylvain Tesson et Bergsveinn Birgisson


"La lettre à Helga" est le seul roman écrit par Bergsveinn Birgisson, Islandais né en 1971. C'est qu'il n'est pas écrivain, mais docteur en littérature médiévale scandinave... Et c'est une des raisons qui font de ce chaleureux et douloureux roman d'amour un chef d’œuvre car l'auteur, dans un style flamboyant, enrichit de ses vastes connaissances des légendes islandaises, les savoureux récits de son grand-père, agriculteur-éleveur traditionnel au début du 20ème siècle.
    Tout est rude dans cette île volcanique isolée à l’extrême Nord de l'Europe : le sol crouté de lave,couvert d'un immense glacier ; la situation géographique qui entraîne des périodes de nuits sans fin, des froids extrêmes ; la présence de l'eau sous toutes ses formes en permanence.
  Toutes choses qui obligent ses habitants à toujours prévoir et organiser leur vie et qui leur forgent un caractère rude et le sens des responsabilités.
     C'est le cas de l'homme qui, à la fin de sa vie, adresse cette ultime et émouvante "lettre à Helga".
     Bjarni, comme Helga, est éleveur de moutons dans une ferme isolée d'un hameau sur la côte
N.W de l'île. Le mari d'Helga est, en outre, dresseur de chevaux et,à ce titre,s'absente souvent, laissant l'élevage aux soins de sa femme. Bjarni, lui, en plus de son élevage, est chargé du contrôle des provisions de foins pour son secteur, et du contrôle sanitaire des troupeaux.
Travaux dont il s’acquitte, de ferme en ferme, dans le pur respect des traditions. Il est marié à Unnur, une femme froide, rigide, enfermée dans les contraintes  traditionalistes islandaises et qui, de plus, n'a jamais pu avoir d'enfant : à ses yeux, une "tare" qui fait sa honte...
    Un jour où sa fonction le conduit chez Helga, seule dans sa ferme, Bjarni confie ses déceptions conjugales à sa voisine qui, elle-même se sent un peu délaissée....Elle est attendrie par les confidences de Bjarni et lui dit "aime-là à travers moi". L'atmosphère de la grange incite à l'amour. Ils s'abandonnent à leur désir ; et puis, ils renouvelleront souvent ces moments de bonheur où, dit Bjarni : "j'avais pu glisser un œil par l'embrasure du Paradis" jusqu'au jour où Helga apprend à Bjarni qu'elle est enceinte. Un peu de joie pour l'homme dont l'épouse est stérile. Mais tout va s'effondrer !
   Helga ne se sent pas la force de subir, dans le village, la honte d'être enceinte d'un autre homme que son mari. Elle demande à Bjarni de partir avec elle à Reykjavik, où, l'un comme l'autre, ils pourront trouver du travail et commencer une seconde vie. Mais Bjarni a, lui aussi, le sens de l'Honneur : il ne se sent pas le droit d'abandonner sa femme, ni de renoncer à tous les engagements qu'il a pris envers ses ancêtres, et les éleveurs auprès de qui il joue un rôle important. Il restera donc au village. Helga partira seule à la ville. Et son bonheur se transformera en un insupportable chagrin qu'il portera tout le reste de sa vie. Et qu'il raconte dans cette merveilleuse "lettre à Helga", dans un langage fleuri, lumineux, imagé, chaleureux, riche, attendrissant, poétique. Un langage d'une richesse incroyable où Bergsveinn Birgisson nous fait découvrir la vie de l'Islande qui hésite, au début du 20ème siècle, entre la modernisation et ses traditions légendaires si fortes, si solides sur lesquelles elle s'est construite.....
     Un merveilleux voyage littéraire émouvant dans un pays qui ne ressemble à aucun autre. 


Jacqueline





Sylvain Tesson
Né en 1972,
1er tour du monde à 21 ans.
Écrivain et grimpeur
Voyageur. A fait ses études dans un lycée privé ouest parisien. Avait comme copain Ruffin et escaladait chalet de Ruffin à Chamonix.
Dans les forêts de Sibérie, a eu prix médicis essai 2011
Est parti vivre en Russie, près du lac Baïkal
A écrit énormément d’ouvrages
Ce livre : description de ce qu’il fait dans la journée, comme un journal de bord. Boit beaucoup ( !) Est obligé d’aller chercher eau dans lac. Observation d la vie, des traces de pas. A parfois visites, lac complétement gelé en hiver donc on roule dessus.
Ambiance glacée, froid (Michelle) Réflexion philosophique. Il faut des rituels pour survivre. Vocabulaire compliqué : a une grande culture littéraire.
L’Eternel Retour : humour noir, autre livre de Tesson, très bien écrit.
Il arrive à varier l’ensemble de tout ce qu’il fait. Les 6 mois ne sont pas répétitifs.
A beaucoup voyagé, en moto, à cheval. Il est grimpeur de monuments.
Il a perdu beaucoup de choses (comme la femme de sa vie) pendant ses voyages.
« Rien ne vaut la solitude… »
Passage détails sur les insectes et nature en général.
Ses journées sont très occupées et description de la société russe et France.
Bagna russe, salle de bain dans jardin comme sauna.
Solange trouve énumération livres qu’il lit, lassant.
Irkoutz :
Dernier roman : Béréniza où il raconte la route de Napoléon qu’il a fait en side-car.
L’Axe du loup : évadés qui sont allés en Inde et a refait le voyage pour prouver que c’est vrai mais traverser le désert de Gobi sans manger ni boire n’est pas possible.
François trouve qu’il a une personnalité extraordinaire. Son opinion sur les russes ne peut qu’être partielle puisqu’il en a rencontré peu. Ils vivent dans l’instant présent.
Solange : l’Axe du loup, refait le trajet des évadés du goulag jusque Calcutta. Auprès du lac Baïkal, a reçu deux peintres. Site : chemindestoiles où on peut voir les tableaux peints pendant qu’ils étaient là. A relire car il y a beaucoup de choses.
Agaçant tous ces livres qu’il cite. Les goulags étaient nombreux, beaucoup à l’ouest mais pas tant en Sibérie.
Marie-Hélène (Burg) n’a pas aimé ce style journal. Mais a lu Lettre à Helga trois fois. Préfère quand il est trappeur. Id Christine qui n’aime Sylvain Tesson et ceux qui se racontent. On sent un complexe de supériorité de sa part au début (Corinne).

LIEN vers film de Sylvain Tesson