Alice Zeniter est née en 1986 dans les hauts de Seine, d’un père algérien et d’une mère française.
Après ses
études à l’ENS, elle enseigne à la Sorbonne, puis en Hongrie où elle vécut
plusieurs années, elle y collabora à plusieurs mises en scène de théatre.
Son 1er
roman officiel ‘’Jusque dans nos bras ‘’ parut en 2010 (24 ans) mais elle avait
déjà publié un petit livre à l’âge de 16 ans.
Son 4ème
roman ‘’L’art de perdre ‘’publié en 2017, à l’âge de 31ans, reçut de nombreux
prix dont le Goncourt des lycéens
qu’elle a pris beaucoup de plaisir à rencontrer.
Cette
histoire est en partie nourrie de celle
de sa famille d’origine kabyle et se passe sur trois générations, de 1930 à nos
jours.
Alice
Zeniter recherche son identité à travers la vie de son grand-père qu’elle n’a
pas eu le temps de connaître, de sa grand-mère qui ne parle que le Kabyle et de
son père qui garde un silence obstiné sur sa vie de harki en Algérie jusqu’en
1962 puis en France ensuite.
A l’occasion
d’une mission en Algérie où l’envoie le patron de la galerie d’art où elle
travaille, Naïma découvre ce pays dont elle ignore tout ou presque ;
l’auteur a fait également ce voyage.
Elle se
demande ce qu’elle va ressentir en touchant le sol de ses ancêtres et finalement
n’éprouvera pas le sentiment d’appartenance
qu’elle pensait devoir avoir.
Ce voyage
lui était pourtant nécessaire pour se construire et pour se libérer du poids
qu’elle portait à être petite fille de Harki .
Dans ce
roman très documenté, Alice Zeniter ne
prend pas parti dans le conflit sanglant qui a opposé la France et l’Algérie
Ce voyage
qu’elle a accompli comme Naïma lui a permis d’aboutir à une forme de résilience
et elle vit son retour à Paris déculpabilisée comme une fête ;elle a choisi sa vie .
‘’A l’évidence,
dans l’art de perdre ,il n’est pas dur de passer maître même si il y’a un
désastre’’ :c’est de cette phrase d’un poème d’Elisabeth Bishop qu’Alice
Zeniter a tiré le titre de son
roman .
Dans ce
livre, Alice Zeniter décrit très bien la douleur de ceux qui partent loin de
leur pays d’autant plus grande pour les harkis qui ne seront plus ni totalement
algériens ni totalement français
Pour les’’
pieds- noirs’’, le retour en métropole a été également douloureux.
Dans une
récente interview, elle compare la situation de ses grands- parents et de ses
parents à celle des migrants d’aujourd’hui .
Les lecteurs
du café littéraire ont beaucoup aimé ce roman du point de vue historique, écrit
dans un esprit d’objectivité et de neutralité ainsi que l’analyse très fine des
personnages .
Le théatre
Garonne à Toulouse a présenté une pièce de julie Berès ‘’Désobéir’’ coécrite avec
Alice Zeniter.
Anne et
Marie Hélène ont eu la chance de voir cette pièce : 4 jeunes filles issues
de l’immigration disent NON au machisme
, au racisme , à la religion ,à la tradition ,ce que chacune exprime par la
parole et la danse .
L’absence de
décor permet une écoute plus attentive à ce qu’elles veulent nous transmettre.
Ces jeunes
actrices nous ont ravies par leur naturel, leur dynamisme, leurs textes et
leurs danses.
Le prochain
livre présenté en novembre sera ‘’La succession’’ de jean –Paul Dubois
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