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vendredi 19 octobre 2018

L'Art de perdre d'Alice Zeniter


Alice  Zeniter est née en 1986 dans les hauts de Seine, d’un père algérien  et d’une mère française.
Après ses études à l’ENS, elle enseigne à la Sorbonne, puis en Hongrie où elle vécut plusieurs années, elle y collabora à plusieurs mises en scène de  théatre.
Son 1er roman officiel ‘’Jusque dans nos bras ‘’ parut en 2010 (24 ans) mais elle avait déjà publié un petit livre à l’âge de 16 ans.
Son 4ème roman ‘’L’art de perdre ‘’publié en 2017, à l’âge de 31ans, reçut de nombreux prix dont le Goncourt des lycéens  qu’elle a pris beaucoup de plaisir à rencontrer.
Cette histoire est en partie nourrie  de celle de sa famille d’origine kabyle et se passe sur trois générations, de 1930 à nos jours.
Alice Zeniter recherche son identité à travers la vie de son grand-père qu’elle n’a pas eu le temps de connaître, de sa grand-mère qui ne parle que le Kabyle et de son père qui garde un silence obstiné sur sa vie de harki en Algérie jusqu’en 1962 puis en France ensuite.
A l’occasion d’une mission en Algérie où l’envoie le patron de la galerie d’art où elle travaille, Naïma découvre ce pays dont elle ignore tout ou presque ; l’auteur a fait également ce voyage.
Elle se demande ce qu’elle va ressentir en touchant le sol de ses ancêtres  et  finalement n’éprouvera pas le sentiment d’appartenance  qu’elle pensait devoir avoir.
Ce voyage lui était pourtant nécessaire pour se construire et pour se libérer du poids qu’elle portait à être petite fille de Harki .
Dans ce roman très documenté, Alice Zeniter  ne prend pas parti dans le conflit sanglant qui a opposé la France et l’Algérie
Ce voyage qu’elle a accompli comme Naïma lui a permis d’aboutir à une forme de résilience et elle vit son retour à Paris déculpabilisée comme une  fête ;elle a choisi sa vie  .
‘’A l’évidence, dans l’art de perdre ,il n’est pas dur de passer maître même si il y’a un désastre’’ :c’est de cette phrase d’un poème d’Elisabeth Bishop qu’Alice Zeniter  a tiré le titre de son roman  .
Dans ce livre, Alice Zeniter décrit très bien la douleur de ceux qui partent loin de leur pays d’autant plus grande pour les harkis qui ne seront plus ni totalement algériens ni totalement français 
Pour les’’ pieds- noirs’’, le retour en métropole a été également douloureux.
Dans une récente interview, elle compare la situation de ses grands- parents et de ses parents à celle des migrants d’aujourd’hui .
Les lecteurs du café littéraire ont beaucoup aimé ce roman du point de vue historique, écrit dans un esprit d’objectivité et de neutralité ainsi que l’analyse très fine des personnages .
Le théatre Garonne à Toulouse a présenté une pièce de julie  Berès  ‘’Désobéir’’ coécrite  avec  Alice Zeniter.
Anne et Marie Hélène ont eu la chance de voir cette pièce : 4 jeunes filles issues de l’immigration disent  NON au machisme , au racisme , à la religion ,à la tradition ,ce que chacune exprime par la parole et la danse .
L’absence de décor permet une écoute plus attentive à ce qu’elles veulent nous transmettre.
Ces jeunes actrices nous ont ravies par leur naturel, leur dynamisme, leurs textes et leurs danses.
Le prochain livre présenté en novembre sera ‘’La succession’’ de jean –Paul Dubois
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