Pour notre soirée japonaise, janvier 2020, nous avons été
accueillis par Anne, notre geisha d’un soir, vêtue d’un kimono et d’une
coiffure noire à petites tresses.
Cette ambiance nipponne fut agrémentée
d’objets, d’estampes et parmi les plats apportés, des
‘’dorayakis’’ réalisés selon la recette des ‘’Délices de Tokyo’’.Nous
avons voyagé à travers le Japon grâce au très bel album photos en scrapbooking
de Michelle, une projection de photos nous a fait découvrir quelques
traditions de ce pays comme la fête des cerisiers en fleurs (Sakura),
l’art floral (Ikebana), différents kimonos, obis (nœuds), chaussures (getas,
okobos ).
La littérature japonaise étant très riche, nous avons pu lire
des œuvres très variées, toujours poétiques comme : Le ruban d’Ogawa Ito , Les
délices de Tokyo de Durian Sukegawa, Des
hommes sans femmes haruki Murakami, Dojoji et autres nouvelles de Yukio Mishima, qui explore toutes les
facettes d’un Japon mythique entre légende et tradition, univers des
geishas mais aussi des samouraïs.
LES DELICES DE TOKYO
Durian SUKEGAWA né
en 1962, scénariste, romancier, poète, artiste de rue. En 1990, il crée
l’association des poètes qui hurlent, un groupe de punk-rock déclamant de la
poésie contemporaine.
En
1995/2000, il anime sur une radio nationale une émission nocturne plébiscitée
par les collégiens et les lycéens.
Les Délices de Tokyo est l’histoire de Sentarô, un pâtissier
japonais qui exerce son métier sans grande passion pour rembourser des dettes
contractées après un séjour en prison. Chaque jour, il ouvre sa petite échoppe
et prépare des dorayaki, sortes de petites crêpes japonaises fourrées d’une
pâte sucrée de haricots rouges. Mais les ingrédients que Sentarô utilise sont
industriels, ses crêpes manquent de goût, et sa petite affaire vivote tant bien
que mal. Un jour, une vieille dame du nom de Tokue se présente pour lui offrir
ses talents de pâtissière et lui fait goûter de la
pâte de haricots qu’elle a faite et
qu’il trouve délicieuse. Elle lui précise qu’elle a une expérience de 50 ans en
cuisine , qu’elle a envie de travailler et que la somme qu’il lui propose lui
convient. Sentarô refuse dans un premier temps,
mais il finit par accepter de l’embaucher, malgré un étrange pressentiment face
à cette vieille femme aux mains difformes. Lorsqu’un jour, pendant
l’absence de Sentarô, c’est Tokue qui prépare et vend les pâtisseries. En dépit de son infirmité, Tokue révèle des dons
inégalés pour préparer la pâte de haricots rouges, et bientôt les clients
affluent dans la pâtisserie. Parmi eux se trouve Wakana, une lycéenne curieuse
qui va se prendre d’amitié pour Sentarô et Tokue. Le trio vit des moments
heureux dans la petite boutique. La propriétaire du magasin demande à
Santarô de se séparer de cette vieille femme victime, peut-être de la lèpre.
Mystérieusement Tokue va disparaitre.
Sentarô
et Wakana comprendrons peu à peu que cette vieille dame a été enfermée toute sa
jeunesse dans un sanatorium puis s’est
battue avec d’autres lépreux pour
faire abroger la loi qui les maintenait
enfermés après leur guérison.
Sentarô
confie à Tokue qu’il voulait être écrivain et après avoir fait de la prison, il
est devenu gérant de cette pâtisserie,
son rêve de devenir écrivain, s’étant envolé.
Les personnages principaux du roman, ont tous les trois vécu
des expériences douloureuses comme la maladie, la prison ou l’isolement.
Au
début du livre, les personnages gardent une part d’ombre et au fur et à mesure
leur personnalité et leur histoire nous sont dévoilées.
Tokue
est une belle personne, très bien interprétée dans le film de Naomi Tawase comme les autres personnages avec beaucoup de sensibilité.
L’histoire
est émouvante, elle nous met les sens en éveil et rend bien la magie des
cerisiers en fleurs.
Style
Très agréable à lire, dépaysant, écriture fluide, dommage
que la traduction des dialogues soit trop simpliste au reste de l’œuvre, la magie est magnifiquement adaptée par le
film.
contexte
L’histoire se passe dans un petit quartier de Tokyo à la
fois bruyant et silencieux, les gens y sont disciplinés, aimables, polis, on y parle des souffrances (tremblements de terre, guerre, lèpre).
Julie Otsuka est née d'une mère américaine d'origine japonaise et d'un
père japonais à Palo Alto, en Californie le 15 mai 1962.
Aujourd’hui, elle vit à New York.
En
1984, elle fait ses études supérieures à l'université de Yale où elle a été
diplômée en art (peinture et sculpture).
Julie
Otsuka a commencé par la peinture. Elle a peint beaucoup, "de façon libre
et inconsciente" dit-elle, jusqu'au moment où elle s'est inscrite à
l'université pour poursuivre des études dans cette discipline. Et là, la
pression et l'obligation de produire beaucoup et selon certains critères l'ont
coupée de son inspiration et elle a abandonné ses études et la peinture.
Influencée par des auteurs comme Duras et Annie Ernaux, elle se consacrera à l'écriture.
Inspirée
de son histoire familiale, Quand
l'empereur était un dieu est son
premier roman.
En
2012, son second roman Certaines n’avaient jamais vu la mer
a reçu le PEN / Faulkner Award for fiction et le prix Femina étranger.
RESUME DU LIVRE
Ce
deuxième livre est un récit bouleversant
sur l’exil de milliers de jeunes Japonaises, parties au début du siècle
dernier, épouser leurs compatriotes déjà installés en Californie.
L’intrigue
de Certaines
n’avaient jamais vu la mer se déroule essentiellement avant la Seconde
guerre mondiale. Des milliers de jeunes Japonaises s’étaient alors mariées par
correspondance avec leurs compatriotes établis aux Etats-Unis. De leur futur
époux, Fumiko, Hanako ou Miyoshi ne connaissent qu’une photo, qu’elles regardent avec espoir et elles angoissent
sur le paquebot qui les emporte vers l’Amérique, le pays des géants.
«Bienvenue, mesdemoiselles japonaises !», proclamait un guide édité à leur
intention.
Avec
leurs kimonos, leurs sandales et leurs longs cheveux noirs, ce sont des jeunes
filles innocentes qui rêvent d’un monde meilleur. «Sur le bateau, nous étions
presque toutes vierges», dit l’une d’entre elles. A l’arrivée, ces exilées
découvrent des maris misérables, qui
travaillent comme des forçats dans les champs ou dans les blanchisseries des
villes californiennes. Puis c’est la nuit de noces avec un inconnu.
Plutôt
que de raconter le parcours d’une de ces femmes, elle parle de leur histoire à
toutes, emploie la première personne du pluriel, faisant de la somme de toutes
ces vies une tragédie humaine bouleversante, emblématique de l’exil et d’une tromperie
collective. Julie Otsuka raconte aussi la nostalgie du pays natal, le regard
des Blancs et celui, des décennies plus tard, de leurs enfants devenus de vrais
petits Américains.
Puis
c’est un second exode, sur le sol américain, lorsque le Japon déclare la guerre
aux Etats-Unis. C’est le temps de l’internement dans les camps. Dans un
chapitre final, la romancière boucle son très beau livre en reparlant de ce
sujet trop longtemps demeuré tabou.
La plus jeune a douze ans et la plus âgée trente sept ans.
La plupart d’entre elles sont de petites paysannes que leur famille ne peut
entretenir. Plutôt que d’être vendues comme geishas, elles ont accepté
d’épouser des compatriotes, partis travailler sur la côte ouest des Etats-Unis.
Elles n’ont vu d’eux que des photos, envoyées au pays, photos bien loin d’être
fidèles aux modèles. Sur le bateau, elles s’imaginent arriver dans un pays
de cocagne. Ces « picture brides », mariées de papier, vont déchanter en
une nuit. Récupérées par des hommes frustres, pauvres, brutaux, elles
deviendront esclaves domestiques et rempliront les tâches les plus ingrates
afin que leurs enfants, qui naîtront américains, aient une vie meilleure.
Ce n'est pas un roman historique, mais un roman dans
l'Histoire. Sur un sujet tabou aux Etats-Unis, le déplacement et l'internement
de quelque 120 000 Japonais, en 1942, après l'attaque, le 7 décembre 1941, par
l'aéronavale japonaise, de la base américaine de Pearl Harbor. .
STYLE
Un ouvrage d'une
richesse exceptionnelle malgré le style
rébarbatif. A lire jusqu'au bout,
(on peut de temps en temps interrompre la lecture, vaquer à d'autres
occupations avant d'y revenir), même si, à la fin, on reste sur sa faim
concernant le sort de ces Japonais. Connaissant l'existence des camps d'émigrés
japonais sur le sol américain, à la suite du bombardement de Pearl Harbour, ce
livre m'a apporté la perception des
femmes japonaises, victimes à double
titre : de la vie de semi-esclaves qui les attend aux EU, puis de leur
traitement, avec leurs proches, comme "ennemis de l'intérieur". A travers ce récit, on comprend mieux la
place des femmes dans la société japonaise de l'époque (ce qui les a poussées à
s'expatrier par exemple), au sein des familles (une fois mariées), certaines
différences entre la culture japonaise et notre culture occidentale (comme
l'attitude face à la discrimination), etc.
C’est une écriture
très fragmentée, l'impression de lire un listing pas très agréable. J'ai donc
eu une impression positive sur le fond, mais plutôt négative sur la forme.
Je rajouterai qu'il faut un talent certain pour dépeindre
l'abnégation et l'optimisme du désespoir, de ces femmes qui rappellent le flux
et le reflux sans fin des vagues de cette mer que certaines n'avaient jamais
vue.
Michelle
nous raconte KYOTO, un séjour qu’elle a vécu.
Est
une ville japonaise de la région du Kansai,
au centre de Honshū. Elle fut de 794 à 1868 la capitale impériale
du Japon, sous le nom
de Heian-kyō Capitale de la paix et de la tranquillité.
Elle
est aujourd'hui, avec ses palais
impériaux, ses milliers de
sanctuaires shinto de temples bouddhistes et ses maisons en bois traditionnelles, le cœur culturel
et religieux du pays.
La ville est aussi la capitale de la préfecture de Kyoto ainsi que l'une des grandes villes de la zone
métropolitaine Keihanshin (Osaka-Kobe-Kyoto). Sa population est de 1,46
million d'habitants (estimations 2019).
Fushimi-ku, Higashiyama-ku, Kamigyō-ku, Kita-ku, Minami-ku, Nakagyō-ku, Nishikyō-ku, Sakyō-ku, Shimogyō-ku, Ukyō-ku et Yamashina-ku.
Ce
sont des divisions municipales disposant d'un bureau municipal mais elles ne
sont pas, comme c'est le cas à Tokyo, dirigées par un conseil.
Sa
renommée vient également de ses traditions comme la cuisine kaiseki, repas
composé de plusieurs plats étudiés, et du district de Gion, le quartier des
geishas (femmes proposant des prestations de divertissement).
La
population de Kyoto parle un dialecte appelé le kyōto-ben, une version du kansai-ben. Mais il existe aussi des mots typiques de
certains quartiers et le kyōto-ben est souvent assimilé au dialecte utilisé dans le
célèbre quartier de Gion, par les geiko (équivalentes
aux geishas, mais cette appellation-là est traditionnellement
utilisée à Kyoto, ou dans la région Ouest du Japon) et les maiko, les apprenties des geiko, notamment.
Il
est possible de parcourir à Kyoto le chemin de la philosophie, chemin qu'empruntait le philosophe KitarōNishida tous les jours, afin de méditer.
Épargnée par les bombardements de
la Seconde Guerre mondiale, Kyoto échappa de peu à la destruction atomique, car la ville
figurait en tête des cibles désignées par le comité des objectifs américain.
La ville fut finalement rejetée à la suite de
l'intervention du secrétaire de la Guerre des États-Unis Henry Lewis Stimson et de conseillers, dont le
Français Serge Elisseeff, qui
connaissaient la richesse culturelle de la ville, et estimèrent que sa
destruction serait un obstacle grave à une réconciliation ultérieure avec le
Japon.
Les monuments historiques de l'ancienne Kyoto (villes de
Kyoto, Uji et Ōtsu) ont été inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco en 1994.
En 1997, Kyoto accueillit la conférence qui donna naissance au Protocole de Kyoto.
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Le monument de la paix des enfants.docx
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Analyse du livre KYOTO KAWABATA YASUNARI.docx
Le haïku est un poème très court de trois vers,
le premier de cinq syllabes, le deuxième de sept syllabes,
et de dernier de cinq syllabes, soit dix-sept syllabes en tout.
C'est le poète Bashô (1644-1694) qui illustra ce genre avec la plus grande maîtrise.
Furuike ya (une vieille mare)
Kawazu tobikomu (une grenouille plonge)
Mizu no oto (l’eau se brise)