Nous avons retrouvé les
pensionnaires des 13 vents Le mardi 7 mai 2019 autour de Colette, écrivain
connu de tous.
Fille de Sido et du
capitaine Colette, dont elle fera son nom d’écrivain, elle est née en 1873 en
Bourgogne , elle en gardera l’accent et l’allure provinciale. Son amour de
la campagne lui fournira le meilleur de son inspiration.
Elle se laisse séduire
par Willy, journaliste et auteur de
romans futiles, qu’elle épousera à 20 ans.
Celui-ci l’encourage à écrire, sous son nom, la série des ‘’Claudine ‘’ (1901-1903) dont il
s’attribue le succès mais qu’elle revendiqua ensuite et qui la rendra célèbre et lancera la mode du
col ‘’Claudine’’.
Elle se sépare de Willy,
car elle découvre ses infidélités et
pour gagner sa vie, elle devient comédienne et danseuse de music- hall.
Colette a alors une relation amoureuse de six ans
avec la marquise de Morny (d’allure masculine) qui l’aide financièrement et la
soutient moralement.
A 37 ans, elle épouse
Henri de Jouvenel, directeur du journal ‘’Le Matin’’, dont elle aura une fille
surnommé ‘’Bel Gazou’’.
Devenue elle-même
directrice du journal, elle rencontre de grands auteurs comme Proust et Carco.
Suite à une relation avec
le fils d’Henri de Jouvenel, elle écrira ’’Chéri’’ une histoire d’un amour
entre une courtisane et un jeune homme, adapté superbement au théâtre et au
cinéma et ‘’la Maison de Claudine’’ et ceci
sous son propre nom.
A 50 ans, elle trouve
l’apaisement auprès de son dernier mari, Maurice Goudeket, elle revient alors à
l’évocation de son enfance dont elle garde de merveilleux souvenirs et à son
univers familier dans ‘’Sido’’, sa mère qu’elle idolâtrait.
Les succès littéraires
de sa maturité ont souvent provoqué des scandales, voir ‘’Chéri’’ (1920) ,’’le
blé en herbe’’ (1923 ,elle a 50 ans )
etc…
Membre du jury de L’académie
Goncourt en 1945, elle est ensuite élevée au grade de Commandeur de la légion
d’honneur en 1952, année où elle écrit son dernier roman ‘’Le fanal bleu‘’.
Colette meurt en 1954, à
81 ans, elle aura des funérailles
nationales et sera inhumée au cimetière du ‘’Père Lachaise ‘’.
L’ouvrage de Colette est
peuplé d’animaux qui seront une source d’inspiration :
‘’ La paix chez les
bêtes ‘’ (1916) ou encore dans des nouvelles ‘’Les vrilles de la vigne’’ (1908).
Dans la ‘’La
chatte’’ Alain vient d’épouser Camille mais aime passionnément sa chatte qui devient une rivale détestée de
Camille. Dans ce roman, Colette fait le portrait de sa dernière chatte de race
‘’chartreux’’, à qui elle ressemblait
par son regard perçant, très expressif
et par son caractère indépendant.
D’ailleurs dans un rôle
au music- hall, elle se déguisa en
chatte.
Colette s’intéressa à la
femme, ses contradictions, ses états d’âme, son inconscient, très bien analysés
dans l’Ingénue libertine qui nous a fait penser à ‘’Belle de jour ‘’ de Kessel.
Rien ne lui
échappe : les éléments de la nature autour d’elle, les objets familiers
qu’elle personnifie, c’est Sido, sa mère qu’elle idolâtre qui lui a transmis ce
pouvoir de s’émerveiller devant les choses simples de la vie et certains de ces
romans sont une ode à la nature comme
Pagnol et Giono ont su également si bien
le faire.
Pour illustrer cet amour
de la nature, dans ‘’La naissance du jour ‘’, Sido écrit à son gendre, je n’accepterai pas votre invitation car si
je m’absentais pendant que mon cactus rose fleurit, je ne suis pas certaine de le voir refleurir !
La poésie est présente
dans toutes les œuvres de Colette et fait appel à tous nos sens, ses
descriptions sont comme des tableaux vivants.
Les lectrices des 13
vents ont donné leurs impressions et fait les réflexions suivantes :
w Marie- Thérèse qui est Bourguignonne
comme Colette : elle avait des idées très avancées
pour son époque, on ne la lisait pas au
lycée, ses écrits étant trop osés. Les mères s’immisçaient trop dans la vie de
leurs filles. J’ai beaucoup aimé ses descriptions de la campagne.
w Marie - Rose a apprécié l’humour de
Colette dans la maison de Claudine et la
description de la maison reste sonore et craquante.
w Paulette aime Colette pour sa poésie et
les jolis mots utilisés sur ses écritures. Elle exprime bien les sentiments
ressentis par ses personnages. A l’âge de 10 ans, j’ai appris à l’école des
extraits des ‘’ Vrilles de la vigne’’, souvent donnés en dictée.
w Geneviève, Michelle et François du
café littéraire ont reproché à Colette
un style alambiqué, complexe et parfois
incompréhensible (voir ‘’La naissance du jour’’, ’’Le pur et l’impur ‘’).
w Michelle qui a vu la pièce ‘’Chéri ‘’ a
bien aimé cette histoire d’amour passionné entre une femme et son amant, fils
d’un de ses amis, cette relation ne peut
durer car Léa réalise qu’elle pourrait être sa mère, elle sera détruite par
cette évidence.
w Paulette rajoute que cette histoire lui
fait penser à la chanson de Dalida ‘’il venait d’avoir 18 ans’’.
Nous vous recommandons
la lecture de ’’Trois femmes, trois destins, trois romans’’ de Sophie Carquain
qui traite de la relation difficile de Colette, Simone de Beauvoir et
Marguerite Duras avec leur mère.
Pour finir cet après-
midi, nous avons visionné un petit documentaire sur Colette dans sa maison à
Saint Sauveur en Puisaye (bourgogne).
Pour rester dans une
ambiance de campagne et de nature, nous nous rencontrerons autour de l’œuvre de
Marcel Pagnol au mois de septembre.