Dans
un premier temps, nous avons revu, de façon très succincte, les différents
mouvements de peinture pour y replacer les peintres dont nous allions parler
puis chaque lecteur a présenté son livre :
L’indolente ou le mystère de
Marthe Bonnard de Françoise Cloarec. Présenté par Michel.
Bonnard
peintre dit nabi (1867-1947) rencontra Marthe de condition très modeste, il en
tomba follement amoureux, en partageant sa vie comme modèle.
Le
couple voyagea beaucoup et noua des amitiés dans le monde de l’art avec Monet,
Vuillard, Signac, Matisse… le livre est très intéressant car il nous fait
découvrir tous ces peintres. Bonnard exposa au salon des indépendants.
Françoise Cloarec est psychanalyste
et peintre, diplômée des Beaux-arts de Paris.
Du même auteur la vie rêvée de Séraphine de Senlis. Présenté par Evelyne.
Séraphine Louis dite Séraphine de Senlis, née à Arsy (Oise) le 3 septembre 1864 et morte le 11 décembre 1942 à Villers-sous-Erquery (Oise), est une
artiste peintre française dont l'œuvre
est rattachée à l'art naïf.
Orpheline, « la sans rivale ».
Séraphine grandit a la campagne, s’imprègne de la nature, le regard vers
le ciel, vers les arbres, vers la lumière. Tout commence comme cela, « tu
dois te mettre à dessiner » message qui vient de la sainte vierge.
Tout le monde sait à Senlis, dans l’Oise, où elle vit que Séraphine ne rechigne
pas à la besogne, peu intéressée par l’argent, elle trouve facilement à se
placer comme servante dans plusieurs maisons bourgeoises. Elle est polie,
humble, respectueuse. A 42 ans, elle obéi à un ordre venu d’en haut. Elle est
l’élève de personne, elle travaille dans une absence de savoir vivre et de
savoir faire. Elle peint des toiles, qui semblent changer de couleurs comme
l’œil du chat, des fleurs, des fruits, des arbres.
Elle invente sa peinture avec le ripolin, elle ajoute à ses mélanges
savants l’huile sainte qui brûle dans la chapelle consacrée à la vierge Marie,
qu’elle dérobe. En 1912 un homme va traverser et bouleverser sa vie, Willhelm
Uhde allemand, aristocrate et collectionneur de tableaux. Il
voit en elle l’un des plus grands peintres du courant primitiviste, il dit
« peintre du cœur sacré » .
La première guerre
mondiale l’oblige à quitter la France. Sa collection est confisquée, puis
vendue en 1921. Après son retour en 1924, il promeut les peintres autodidactes
Bauchant, Bombois, Vivin et Séraphine de Senlis qu’il appelle Primitifs modernes, refusant le
qualificatif impropre de « naïfs ». Il leur consacre une exposition
« Peintres du Cœur Sacré » en 1928, parle d’eux la même année
dans Picasso et la tradition
française, et leur consacre un ouvrage, Cinq maîtres primitifs (1947), articulé autour du
Douanier Rousseau.
1932 Une crise de folie l’interne à
l’hôpital psychiatrique de Clermont-de-l’Oise. Séraphine de Senlis cesse de
peindre, écrit de nombreuses lettres pour se plaindre.
11 déc. 1942 - Décès. Séraphine
Louis est enterrée dans la fosse commune du cimetière de Clermont.
Marie Rose a lu je suis jeanne Hébuterne d’Olivia Elkaim.
L’auteur est
journaliste, chargée de politique au magazine La vie.
Jeanne Hébuterne (1898-1920) rencontre en
1916 Modigliani de 15 ans plus âgé
qu’elle, artiste maudit vivant dans la misère à Montparnasse.
Ils tombent amoureux
et Jeanne quitte le milieu bourgeois dans lequel elle vivait pour vivre sa passion, elle se mettra à
peindre influencée par son amant.
Ils fuient les combats
de la 1ère guerre mondiale, tout en bravant les bonnes mœurs et les
interdits familiaux, un amour incandescent les conduit aux confins de la folie.
Atteinte de
tuberculose, elle se suicidera alors qu’elle est enceinte.
Rappelons que
Modigliani laissait en blanc les yeux des personnes qu’il peignait pour
exprimer qu’ils se regardaient à l’intérieur.
Marie-Rose a trouvé ce
livre très émouvant, il montre bien la mentalité de l’époque qui condamnait ce
style de vie libérée, menée par certains artistes.
- O - O -
La jeune fille à la perle de Tracy Chevalier, présenté par Marie Claude C.
Roman historique qui
se situe à Delft au Pays Bas au 17ème siècle, à l’âge d’or de la peinture
hollandaise.
Ce récit nous explique
comment Johannes Vermeer, peintre fasciné par l’optique, en est venu à faire le
portrait de Griet, sa domestique.
Cette dernière belle
et intelligente, sensible à l’harmonie des couleurs, émeut son maître qui
l’introduit dans son univers en lui faisant tout d’abord préparer ses pigments
puis en devenant son modèle.
Voir le très beau
portrait sur la couverture du livre, voir également le très beau film avec
Scarlett Johansson.
Etre ici est une splendeur de Marie Darrieussecq qui parle de Paula Becker, peintre
allemande (1876-1907) . Présenté par Paulette et Michelle.
Carla Juri qui l’a
incarné au cinéma, dit qu’elle mettait beaucoup de couleurs et de matières dans
ses toiles, très épaisses, on dirait presque des sculptures quand on les
regarde de profil.
Elle peignait avec
passion d’une façon non conventionnelle pour son époque, façon mal perçue par les peintres masculins
qui disaient que la femme ne peut pas créer de l’art .
Elle a fréquenté l’atelier de Rodin, le poète
autrichien Rainer Maria Rilke a été son
ami.
Dotée d’une forte
personnalité et d’un besoin d’émancipation, Paula Becker peignait
des enfants, des petites filles au regard intense, tenant dans leurs mains en
corolle des fleurs bleues, des femmes dans la dignité lasse de leur corps, des
nus qui n’ont rien de comparable avec ceux que peignent les hommes. Son message, « il faut être celui qu’on est
vraiment ».
En donnant naissance d’une enfant, Paula meurt, quelques semaines plus tard,
d’une embolie pulmonaire.
Michelle a été
insatisfaite par le style de l’auteur.
Anne, Dominique,
Thérèse et Marie-Rose ont présenté CHARLOTTE
de David Foenkinos (2014).
Après avoir écrit en 2009
La délicatesse, roman encensé par la
critique, David Foenkinos connaît la consécration avec Charlotte.
Il a découvert l’œuvre
de Charlotte Salomon lors d’une exposition et a été fasciné par son œuvre
à l’origine de cette biographie
romancée.
Charlotte Salomon
(1917-1943) berlinoise, d’origine juive a peint pour survivre au drame
familial (du côté maternel, toutes les femmes se sont suicidées) au sort
réservé aux juifs.
En 2 ans, elle a peint
1300 gouaches accompagnées de textes et
suggestions musicales. Heureusement, celles-ci ont été sauvées. Se sachant en
danger, elle confie ses dessins à son médecin en lui disant : "c'est toute
ma vie."
Elle sera tuée au camp
d’Auschwitz à l’âge de 26 ans.
Son œuvre est dite
cathartique et pièce de résistance.
Le livre est écrit
comme un poème avec des phrases courtes, ce qui donne au texte un rythme et une
respiration pour ne pas céder à l’émotion.
David Foenkinos a mis
du temps avant de trouver son style d’écriture, mais cette contrainte l’a finalement libéré et si
nos lectrices ont été un peu déconcertées au début par le style, elles ont
apprécié ce roman, au fur et à mesure de la lecture.
- O - O -
Thérèse nous a
présenté les peintures d’Elise Rieuf (1897-1990) originaire de Massiac en
Auvergne comme sa grand-mère, ses œuvres sont exposées dans le musée du
village.
Cette artiste a fait
ses études à Paris, elle a beaucoup voyagé notamment en Chine ou elle a exposé,
elle a enseigné et a fait partie d’un atelier féminin. Elle a peint beaucoup de
portraits, autoportraits, souvenirs de ses voyages et des paysages d’Auvergne.
Elle appartient au mouvement figuratif moderne.
Nicole nous a parlé
d’une amie Claire Dubreuil :
Sage-femme, elle a
passé sa jeunesse en Afrique puis est venue s’installer à Labarthe sur Lèze ou
elle s’est consacrée entièrement à la peinture. Sa première passion fut l’Afrique avec ses couleurs chaudes.
- O - O -
Jacqueline nous a
présenté Berthe Morisot de Dominique
Bona.
Née en 1953 à
Perpignan, journaliste, romancière et biographe entre autre de Romain Gary, élue
à l’académie française en 2013, Dominique Bona est la fille d’Auguste Conte
lui-même écrivain et homme politique.
sous le balcon 1871 |
Ce livre extrêmement
documenté parle de Berthe Morisot (1841-1895).
Née dans un milieu bourgeois, son père était préfet, elle avait trois sœurs et un frère qui ont reçu une éducation artistique. Elle serait de la descendance de Raphaël. Il faut rappeler qu’à cette époque les beaux-arts étaient interdits aux femmes jusqu’en 1897.
Née dans un milieu bourgeois, son père était préfet, elle avait trois sœurs et un frère qui ont reçu une éducation artistique. Elle serait de la descendance de Raphaël. Il faut rappeler qu’à cette époque les beaux-arts étaient interdits aux femmes jusqu’en 1897.
Elle peignait dehors, elle
travaillait avec sa propre palette le blanc, le vert en soulignant d’un trait
rouge.
Rebelle, tournant le
dos très jeune à l’enseignement académique, elle fonda avec Manet (dont elle
épousera le frère) un groupe d’avant-garde les «artistes anonymes
associés» regroupant des impressionnistes, Monet, Renoir, Sisley, Pissarro,
Degas, dont elle sera la seule femme. Stéphane Mallarmé l'introduisit auprès
de ses amis écrivains. Elle a peint beaucoup
de portraits de femmes et d’enfants.
Jacqueline a trouvé le
style de l’auteur sans grand intérêt,
par contre le livre renseigne bien sur la vie
de cette artiste mystérieuse qui fit preuve d’une grande liberté.
Le portrait
de Berthe Morisot qui figure en couverture du livre a été peint par
Manet en 1870.
En conclusion, on
perçoit à travers les portraits tracés de ces femmes peintres qu’elles
revendiquent, et à travers leur art, le droit de s’exprimer, la liberté de
penser dans un milieu artistique qui fut à une certaine époque essentiellement
masculin.
Ce café littéraire a
été très riche en échanges car les choix de lectures ont été nombreux sur des
artistes différentes.
Berthe Morisot |
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