Au mois de
novembre 2018, nous avons découvert Jean- Paul Dubois, écrivain toulousain de 68 ans, dont
nous avons lu ‘’ La succession’’.
Après des
études de sociologie, il devient grand reporter au nouvel observateur après un
passage au service des sports du journal Sud- Ouest.Son roman
‘’Une vie française ‘’lui a valu le prix Fémina en 2004
Il
s’intéresse à la société américaine et lui a consacré plusieurs livres dont
‘’Kennedy et moi’’ ; le regard qu’il porte sur ce pays est plutôt négatif. Malgré sa préférence
pour le rugby, c’est la pelote basque qui est au centre de la'‘succession’’
paru en 2016.
Dans ce
roman, il nous donne une vue juste et réaliste de ce milieu et nous décrit avec
précision et attachement sa chistéra (instrument d’osier en forme de gouttière
recourbée qui sert à lancer la balle), son gant et nous montre l’importance de
la qualité du matériel sur la qualité du lancer.
Comme Jim Harrison étudié plus tard,
Les voitures font également partie de ses romans : la Triumph de sa mère et son
cabriolet Karmann à Miami.
Après des
études de médecine qu’il ne pratiquera pas, Paul-prénom que l’on retrouve dans
ses autres romans-féru de pelote basque part à Miami, haut lieu de ce sport où
il s’installe ; la raison de son départ est d’échapper à une famille
complètement ‘’détraquée’’ où son grand-
père, sa mère et son oncle se sont suicidés dans des conditions étranges autant
que dramatiques.
A Miami, il
sauve un chien de la noyade qu’il appellera Watson et qui sera son compagnon
fidèle, JPD décrit très bien cette relation forte avec son chien. Il se fait également un très bon ami, Epifiano , fidèle lui
aussi jusqu’à la fin du roman et devient amoureux d’une norvégienne belle et
imposante, de 26 ans son aînée et qui finira sa vie à l’hôpital atteinte de la
maladie d’Alzheimer jusqu’au jour où……il reçoit l’avis de décès de son père
,suicidé lui aussi dans une mise en scène quasi surréaliste ;il doit donc
rentrer à Toulouse pour la ‘’succession’’.
Pour
subvenir à ses besoins, il rouvre le cabinet paternel et apprend d’un de ses patients le secret de
son père : il aidait ses malades en fin de vie à mourir, Paul découvre ensuite deux petits carnets noirs sur
lesquels son père avait tout noté en détails ;celui qu’il considérait
comme un monstre d’indifférence lui apparaît alors sous un jour complètement
opposé.
Paul détruit
par cette vie insupportable dans laquelle il n’a pas trouvé sa place, atteint
lui-même par une psychose hallucinatoire, met fin à ses jours comme tous ceux de sa famille après avoir
rempli méthodiquement sur les deux carnets, comme le faisait son père, toutes
les informations sur son suicide.
JPD a ce don
de nous raconter les pires situations de façon cocasse et avec beaucoup
d’humour, ce qui nous a fait apprécier ce livre
De plus, les
personnages sont attachants et il fait preuve d’une imagination débordante et de beaucoup de fantaisie.
Nous avons apprécié chez JPD sa grande richesse de vocabulaire qui tient sans doute à sa formation de journaliste et qui a obligé certains à chercher ou à revoir dans le dictionnaire la définition de certains mots ex abscons ,scrofuleux ,chafouin etc
La modestie
et la discrétion de JPD lui font dire que l’acte d’écriture n’est pas plus
important qu’un match de rugby et qu’il y est venu pour gagner sa vie le moins
douloureusement possible.
A lire
également de cet auteur : Une vie française, la nouvelle vie de Paul
Sneijder adapté au cinéma avec Thierry Lhermitte, Vous plaisantez Mr tanner .
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Au mois
de décembre 2018, nous avons abordé l’œuvre Jim Harrison
Né en 1937 dans le Michigan, mort en mars 2016
C’est à l’âge
de 16 ans qu’il décide de devenir écrivain, il, part à boston puis à New York.
Il perd
accidentellement un œil à 7ans
Son père et
sa sœur meurent dans un accident de voiture alors qu’il a 25 ans.
A 23 ans, il
obtient une licence de lettres et se marie mais renonce vite à une carrière
universitaire.
A 28 ans, il
publie ses 1ers romans et poèmes (c’est un admirateur de René Char) et
participe également à des scénarios .
Jack
Nicholson devient son ami et l’aide financièrement pour qu’il puisse se
consacrer à l’écriture.
Il fut l’un
des principaux représentants du mouvement littéraire ‘’nature writing’’.
‘’Légendes
d’automne’’ son 1er succès littéraire en 1979
est une suite de trois nouvelles dont la dernière a donné son nom au
livre, elle a été adaptée au cinéma avec Brad Pitt et Anthony Hopkins en 94.
Les héros de
ces nouvelles sont des hommes trahis qui doivent se venger pour mettre fin à la haine.
Il évoque
des aventures familiales ou la rébellion est nécessaire entre père et fils
(voir légendes d’automne)
Comme son
héros Tristan, JH est épris des grands espaces américains et comme Samuel, il
aime la nature en particulier les oiseaux (voir les belles descriptions dans son
roman Nord Michigan), les rivières , il avait aussi une grande affection
pour les indiens et leur culture.
On retrouve
chez lui l’attirance qu’a JPD pour son chien et les belles voitures.
C’est un bon
vivant qui apprécie aussi bien les plaisirs de la table que ceux de l’amour.
Il dit dans
ses mémoires parus en 2003 « mordre à pleines dents dans une vie de
douleurs et de plaisirs » mais évoque aussi ses moments de solitude avec
son chien pour unique compagnon.
Son visage
reflète bien l’homme qu’il était épicurien.
Parmi ses
autres ouvrages : citons Dalva en 87, Théorie et pratique des rivières en
85, Nord Michigan ou il montre son amour de la nature et des gens simples , son
dernier livre Le vieux saltimbanque et juste avant sa mort Un sacré gueuleton
pas encore publié
En 2016, François
Busnel dans l’émission La Grande Librairie lui a rendu un bel hommage ainsi que
Yann Queffélec .
Dans la
majorité, nos lecteurs n’ont pas ‘’accroché’’ aux romans de JH ,ils n’ont pas
aimé le style et le contenu des romans : manque de profondeur ,trop de
brutalité ,de saoulerie, un côté excessif, des scènes crues et provoquantes ,
même les paysages ne sont pas bien décrits a souligné une lectrice ,l’avis a été partagé sur ce point .
Nous
conseillons aux personnes qui veulent découvrir JH en amoureux de la nature de
plutôt lire Nord Michigan, Nageur de rivière, La fille du fermier .