L’occasion nous a été
donnée pour notre rencontre de fin d’année de s’intéresser au compagnonnage car un
quartier d’Escalquens a été attribué aux
compagnons et plusieurs membres du café
littéraire en connaissent un .
Vous pouvez
effectivement voir rue Agricol Perdiguier
(menuisier à la recherche de l’unification du Compagnonnage ) un olivier au centre d’un
labyrinthe symbolisant une des étapes de l’apprentissage compagnonnique .
La légende voudrait que Salomon ,M aîtres Jacques et Soubise
soient à l’origine du compagnonnage
Nous avons eu le plaisir d’accueillir deux compagnons
maintenant retraités : Maurice Saint- Marc , maçon de formation ,
André Bousquières , forgeron puis ferronnier d’art (il a réalisé le portail
d’une de nos lectrices ) et un plus
jeune ,Nicolas Boillot, menuisier .
Maurice et André appartiennent à l’association ouvrière des
compagnons du devoir et Nicolas à
l’union compagnonnique .
Ils nous ont exposé
leur parcours d’aspirant et de compagnon du tour de France .
Au cours de la cérémonie de leur réception , chaque
compagnon choisit son surnom :
‘’La patience du Mont de Marsan’ ’pour Maurice , ‘’Albigeois la fermeté’’ pour André et ‘’Normand
le résolu’’ pour Nicolas puis chacun reçoit, comme un pèlerin , sa canne
qui l’accompagnera tout au long de son tour de France .
Une ‘’ couleur’’, sorte d’étole, leur est remise, selon leur corps de métier et sur celle -ci
sont portées les étapes des symboles de
leur adoption et réception = le
labyrinthe , la tour de Babel , le temple, le tombeau et la cathédrale (le
compagnonnage est né avec la construction des
cathédrales ), symboles des étapes de la vie, à base judéo-chrétienne.
Ces symboles sont parfois confondus avec ceux de la
Franc-Maconnerie , à tort .
L’esprit des Compagnons repose sur une morale rigoureuse .
L’aspirant est l’homme dont on prépare la conscience , d’ailleurs
,telle est leur devise « ni se servir ,ni s’asservir mais servir »
Chaque compagnon doit effectuer un tour de France durant quatre
années minimum pour apprendre les techniques spécifiques à son métier et s’enrichir du patrimoine de
chaque région traversée .
A la fin de sa
formation , chaque compagnon doit
présenter son chef –d’œuvre .
Les compagnons vivent dans une maison ‘’siège ‘’ tenue
par la mère qui veille au bien- être et au respect des règles de vie de ses pensionnaires .
Le prévôt , quant à
lui , compagnon expérimenté qui a fini son tour de France, assure la gestion de la maison et le suivi des
compagnons .
Depuis une dizaine d’années , le compagnonnage est ouvert aux femmes et depuis 2010 ,il est inscrit au patrimoine
mondial immatériel de l’Unesco.
Georges Sand dans son
roman ‘’le compagnon du tour de France’’ décrit de façon très réaliste et avec
beaucoup d’humour la vie d’un compagnon
et montre bien les rivalités
entre les différentes sociétés . Elle a
bien connu Agricol Perdiguier
(1805-1875), député socialiste qui a ouvert la voie de l’espérance pour le
monde ouvrier ; elle-même défend à travers certains de ses romans la cause des femmes , des ouvriers et des pauvres , imaginant une
société sans classes et sans conflits .
Cette soirée qui a attiré un large public a été d’autant
plus festive qu’elle a débuté par la traditionnelle auberge espagnole de fin d’année ou l’on se régale des spécialités de chacun.
Nous avons appris le décès
d’André Bousquières survenu le 12
avril .
un hommage très
émouvant lui a été rendu par les
compagnons , lors de ses obsèques à l’église d’Escalquens .
Nous garderons de lui le souvenir de son humanité et de sa générosité.