"PRINCE D'ORCHESTRE" de Metin Arditi
-/L'AUTEUR:Metin Arditi est né le 2 février 1945 en Turquie, de
parents juifs séfarades. Arrivé en Suisse à l'âge de 7 ans, il passe 11
années dans un internat réputé à Lausanne, puis il étudie à l'Ecole
polytechnique fédérale de Lausanne où il obtient un diplôme en
physique, puis un diplôme de 3 ème cycle en génie atomique, et poursuit
ses études à l'Université de Stanford. Il est membre du conseil
stratégique de l'école polytechnique de Lausanne où il a enseigné la
physique, l'économie et la gestion et même l'écriture romanesque comme professeur invité.
Il habite Genève où il est très engagé dans la vie culturelle et
artistique. En 1998, il crée la fondation Arditi qui attribue une
quinzaine de prix annuels aux diplomés de l'Université de Genève et à
l'Ecole polytechnique fédérale de Lausane. De 2000 à 2013 il est
Président de lé Suisse Romande, et il est le fondateur, en 2009, de la
Fondation "les instruments pour la Paix"qui favorise l'éducation
musicale des enfants de Palestine et d'Israël. Membre du conseil de la
Fondation du conservatoire de Genève, il a été nommé par l'UNESCO ,en 2012 Ambassadeur de Bonne Volonté et, en 2014, Envoyé Spécial de l'organisme.
-/ L'OEUVRE./Connaissant la biographie de Metin Arditi, on ne s'étonne
pas de lui voir publier en 2012 un roman intitulé "Prince d'orchestre"
chez Actes Sud !
Dans ce roman, M Arditi nous conte, dans un style alerte, le
passage de la gloire d'un chef d'orchestre universellement connu et
adulé, à l'indifférence de son public,oubli orchestré par ceux qui en
ont fait une vedette et aident finalement à sa chute.
Car, du temps de sa gloire, le chef d'orchestre Alexis Kandilis est
très entouré, suivi partout par ceux que sa réputation fait vivre : sa
femme, son agent, les photographes, les gens des radios, de la Télé, ses
"amis" les courtisans plus ou moins sincères. Mais le seul qui lui
montre une admiration affectueuse et sincère est le flûtiste soliste de
l'orchestre, Sacha, un jeune Russe très doué, cultivé,
délicat qui l'aidera fidèlement.
Le grand espoir de Kandilis, son grand rêve, est d'obtenir la
réalisation du coffret de 16 œuvres de Beethoven(le B16)dont la
publication prochaine sera le grand évènement international de la
musique classique ; Son agent lui laisse espérer qu'il est le mieux
placé pour cette réalisation. Mais Jeffrey est aussi l'agent du chef
d'orchestre Akrashoff, rival de Kandilis. Ce dernier commet plusieurs
maladresses qui heurtent ses musiciens et détruisent l'harmonie de
l'orchestre.... Au point que, lors d'un concert à l'Albert
Hall, les musiciens se rebellent et jouent la 9ème de Beethoven avec un
léger décalage dans la mesure ."Ils ont tué le chef" ! Les journalistes ne
manquent pas de signaler ce grave incident... Beau prétexte pour ne pas
confier à Kandilis la réalisation du coffret B16 !
dans son désespoir et sa colère,Kandilis se met à jouer au
Poker, dont Sacha lui a démontré le fonctionnement mathématique. Il
gagne, puis perd tout. Il essaie la roulette au casino de Divonne. Ses
anciens amis l'aident un peu à se perdre... au point qu'il finit par
consulter un Psychiatre, Mais il a du mal à se reprendre... Une rencontre
inespérée avec un de ses admirateurs l'aide à trouver un apaisement
dans la composition musicale (un ancien désir que sa mère l'avait
empêché de réaliser)Il arrive à réaliser son ambitieux projet malgré
sa grande déstabilisation psychologique... Mais cette victoire ne le
sauvera pas de son désespoir...
Metin Arditi fait preuve dans ce roman d'une grande
connaissance du milieu musical et de la musique elle-même. Son érudition
apparaît tant dans ses analyses psychologiques que dans sa connaissances
des mathématiques, de la philosophie, des religions (la Kaballe)
Un roman d'une grande richesse,pas seulement littéraire, que chacun de nous a eu plaisir à découvrir.
Jacqueline.